Ce jeudi 2 octobre 2014, il fait beau. Juste une petite brise bien
agréable. Nous sommes 19. La légère brume rencontrée sur le
parcours habituel en voiture n’a inquiété personne. Au contraire.
Les voitures sont abandonnées au bord de la D 417, à l’orée du bois
de Durtoa, sur un bas-côté herbeux, au point 742 m, proche de
Haitzaldeko Borda (plus ou moins en bon état). Un petit troupeau de
blondes d’Aquitaine descend sur la route, vers je ne sais quel destin.
Ces calmes animaux nous regardent attentivement. Cherchent-ils le
contact avec les possibles végétariens de notre groupe ?
Nous fonçons dans le chemin montant le plus proche. Immédiatement
en sous-bois, il est aussi rapidement boueux. Cette eau, qui ralentit un
peu notre marche, finira dans l’Olhazarréko Erreka qu’on devine au
fond du ravin.
Après passage sous des basses branches de hêtres, dans un pré
(respiration et boisson), sur des murs, le chemin nous conduit
tranquillement au col d'Egurcé, à 911m, à la sortie du bois. Il faut se
tordre le cou pour voir le sommet du Béhorléguy où nous sommes
attendus. A cet endroit stratégique, toutes explications nous sont
données par Anita, notre accompagnatrice du jour. Un équipement
parfait. Une préparation physique et mentale optimale. L’état de forme
des troupes est jugé excellent. Anita décide, après en avoir discuté
avec elle-même, d’aller plutôt à gauche qu’à droite.
Nous commençons sur un bon chemin la montée vers le sympathique
col d'Haritxarté. La pause banane est décrétée peu après la cabane
reconstruite d'Azeria.
Nous prenons le sentier qui grimpe vers le col. Il est bien tracé, fait des
lacets, et parfois même semble construit. Toute la joyeuse équipe se
retrouve facilement au col d'Haritxarté à 1056 m.
C’est l’occasion de découvrir des vaches, des chevaux et des enclos
de pierres sèches.
Un conciliabule est organisé un peu plus haut. Une brève négociation :
le groupe est divisé en 2 colonnes. Tandis que 5 personnes sous
l’autorité de Nadine contourneront par le nord la dernière difficulté de la
journée et installeront le bivouac plus à l’est, les 14 autres se lanceront
à l’assaut d’un appétissant couloir d’un vert soutenu, une sorte de
terrain de rugby incliné, en direction du sommet tant espéré, sous la
conduite d’Anita. Ce qui est dit est fait.
Nous suivons un sentier bien tracé. Quelques lacets, mais le plus
souvent, ça monte directement dans les pentes herbeuses de la crête
nord-ouest du pic de Béhorléguy. A mi-parcours, une zone peu inclinée
permet de récupérer un peu.
Au haut, c'est un sentier au milieu de la crête que nous suivons.
Périodiquement, nous veillons à communiquer, à vue et pas signaux
sonores, avec le commandant du petit détachement qui chemine en
contrebas.
Une croix plantée à proximité du sommet est l’occasion
de superbes photos. Nous finissons par une traversée
sur rochers jusqu’au pic de Béhorléguy, à 1265 m.
Vaste paysage. Vers le nord :
Cayolar et col de Landerre 1072 m.
Route D 117. Cayolar d’Asconoby et station de pompage au flanc de
l’Hauscoa (1268 m).
Pic de Zabozé, une partie de la forêt de Arbailles.
Sur le plateau proche, des pâturages parsemés de dolines
et de divers bestiaux occupés à manger.
On aperçoit le poljé supérieur (vers 815 m) dans la vallée
suspendue qui conduit à la Bidouze.
Vers le sud : d’autres montagnes géantes ou plus modestes,
bien connues car déjà explorées, avec la Chapelle
Saint-Sauveur et la fromagerie comme points d’amer.
Nous empruntons le couloir de descente et prenons la direction des
cabanes d’Apanice.
C’est au-dessus de ces jolis bâtiments aux toits de tôles multicolores
que la jonction est opérée avec le groupe des 5 éclaireurs. Comme il
en est l’heure, il est décider de manger immédiatement, au soleil, assis
confortablement sur des rochers bien moelleux. Quelques nuages
passent.
Nous faisons naturellement bonne chère. Le produit dont le père Noé
serait le promoteur, sinon l’inventeur, coule dans les gobelets, à la
grande satisfaction de tous, sauf des abstinents…
Continuant notre descente, cette fois au complet, nous passons devant
le cayolar du col, salués par de magnifiques chevaux, bien dodus.
Notre attention est appelée sur l’existence du gouffre voisin à qui nous
rendons une petite visite, en passant au fameux col d’Apanice. Nous
sommes alors à environ 1044 m.
Revenant un temps sur nos pas, laissant les cabanes à droite, nous
traversons une zone rocheuse, sur semblant de piste, puis sentier.
Nous atteignons rapidement le flanc sud du pic. Un bon sentier
traverse cette face sud. Les nuages cachent maintenant le sommet
rocheux. Le reste du paysage est toujours découvert et grandiose.
Nous continuons vers un premier collet envahi par vaches et chevaux
qui y ont laissé force témoignages au sol. Puis nous commençons la
descente facile qui nous ramène au col d'Egurcé.
Nous reprenons le même itinéraire qu’à l’aller. Nous remarquons
d’ailleurs les mêmes zones humides qui décrottent nos chaussures.
Bonne humeur générale. Quelques plaisanteries anodines et de bon
goût, comme toujours. Pas de blessé.
Bilan provisoire côté nature : des rochers, de l’herbe, des arbres, des
rapaces, des bestiaux, un randonneur, des bruyères, des crocus, des
géraniums à Robert, des aubépines, des ajoncs, quelques dompte-
venin… ( et de jolies petites euphraises. Photo empruntée à Foise car
les miennes sont ratées.Mado.) A peu près tout ce qu’on est
en droit d’attendre !
Tout le monde est content de la journée et la fête bat son plein lors
d’une halte rafraîchissante à la terrasse accueillante d’un excellent
débit de boissons fraîches. Les autorités du lieu ont même tenu à
décorer les rues en notre honneur ! Merci à Anita pour la parfaite
organisation du jour et accessoirement pour nous avoir fait tourner
dans le sens horaire.
Jean-Louis.
Données de la randonnée. Distance : 9 km. D+ : 600 m. Temps de
marche : 5h30
PHOTOS : lien