Circuit de quelques villages du Baztan au départ d'Arizkun. 16 avril 2015

Dictons du jour:" Quand l'orage est annoncé, Urepel est annulé.

Mais aussi; "L'avenir sourit aux audacieux".

Treize audacieuses (une, un peu moins que les autres, a randonné son parapluie fiché dans son sac à dos) et deux audacieux ont suivi Anita les yeux fermés pour une randonnée "de repli" sur le versant sud du col d'Otxondo. Cinq jolis villages du piémont pourront nous offrir l'abri indispensable si les dieux du ciel se déchaînent. N'oublions pas que nous sommes de retour au pays des lamias ( comme nous l'avons vu dans un épisode précédent, le 03 avril dernier) , personnages féminins redoutables, responsables de toutes les tempêtes de la vallée. D'ailleurs nous avons eu la chance inestimable de croiser leur chemin … La suite de l'histoire vous le contera.

Nous sommes au coeur du Pays Basque. Pour preuve, un panneau à l'entrée d'Amayur le rappelle aux visiteurs. "EUSKARA BIZI GARA": Ici on vit en Basque. Les drapeaux et le linge aux balcons ne laissent aucun doute non plus.

Paul a revêtu sa tenue de camouflage verte et rouge. On ne saurait être trop prudent.

Nous démarrons d'Arizkun et empruntons tout d'abord un sentier balisé de jaune puis une petite route peu fréquentée, bordée de murets de pierres sèches construits il y a plusieurs siècles et qui hélas s'éboulent ici et là.

Bientôt nous arrivons près d'une Casa Rural, entourée d'un beau pré vert où trône majestueusement un poirier sauvage multi-séculaire qui lui a donné son nom: "Markoa".

Le propriétaire des lieux, quelque peu baba cool, nous observe et, pensant que nous nous sommes trompés de chemin à cause de nos bavardages animés, ( ce qui n'est pas le cas), en profite pour nous faire la publicité de son établissement où viennent se ressourcer paraît-il le week-end, les habitants des villes. ( Au programme, yoga, reiki, méditation etc...).

Nous arrivons bientôt au hameau d'Arpaoia où nous ne résistons pas à poser devant une superbe bâtisse.

Nous en verrons un grand nombre dans tous les villages que nous traverserons ; elles sont majestueuses, avec leurs arches en plein cintre, souvent doubles, leurs avant toits sculptés et leurs blasons gravés dans la pierre .

Puis c'est Azpilkueta d'où nous étions partis pour l'Alkurruntz il y a deux semaines. Notre fidèle compagnon canin était heureux de nous voir revenir.

C'est là, à côté de l'église à laquelle est adossé un "mur à gauche," après un pique-nique "tricolorement" arrosé,

que nous aurons la chance de rencontrer deux envoûtantes lamias aux cheveux roses, venues tout spécialement fêter l'anniversaire de Dédée. Notre imaginative et incontournable G.O. a encore su créer un évènement festif avec en prime le concours du regretté Jacques Brel... Trois gouttes tombent du ciel, pas plus...Les lamias nous ont pris en sympathie.

Après Azpilkueta nous empruntons, dans le sens opposé à la dernière fois, la voie romaine qui va jusqu'à Zuastoi en passant par les moulins jumeaux de Xartola. C'est un joli sentier bordé de larges dalles dressées, au creux duquel s'épanouissent violettes, primevères et les premières ancolies.

Avant le bourg d'Urrasun quelques minutes de pause à l'ermitage de Saint Jacques ; en effet nous empruntons parfois le même chemin que celui des pèlerins…

Un peu plus loin, les premiers marcheurs du groupe auront la chance de tomber littéralement sur un groupe d'une dizaine de vautours posés à même le pré.

Notre itinéraire va bientôt traverser la route qui va à Elizondo pour nous mener à Amaiur/ Maya , ce somptueux village-rue dans lequel on s'étonne de pénétrer en passant sous une arche. Les blasons à damier surmontés d'un heaume décoré d'un panache ornent toutes les façades et excitent notre curiosité.

Ici encore le pèlerin est le bienvenu: il pourra se désaltérer à la fontaine à l'entrée du village, s'y laver les pieds et les sécher avec une toile de jute. Il pourra aussi, au moulin, déguster des taloas...

Pour nous c'est l'heure du café, du panaché, c'est selon.

Une petite demi-heure de répit et nous voici courageusement repartis en direction d'Arizkun , le terme de notre randonnée. Il reste encore environ une heure de marche et certains commencent à ressentir la fatigue , car même si le dénivelé n'a pas été très important, les jambes fatiguent.

L'arrivée par le haut du village nous offre une perspective merveilleuse sur la rue principale bordée de maisons à colombages, puis plus bas sur la façade du couvent baroque de Nostra Senora de Los Angeles.

Encore quelques centaines de mètres et bientôt nous pourrons reprendre le chemin du retour.

Mais parfois les choses se compliquent, les clés de voiture disparaissent, inexorablement … Anita et Paul reviennent sur nos pas. Elles ne sont ni à l'endroit du pique-nique, ni au café à Amaiur. Il ne reste plus à Paul que d'aller à Bayonne chercher le double tandis que Jean-René attendra patiemment son retour. Deux heures pour faire l'aller-retour et normalement une heure pour revenir à Bayonne … mais Paul jouera les prolongations en se trompant de route et en franchissant allègrement le col d'Ispéguy, rallongeant son chemin de trois quarts d'heure ! Il se pourrait que les lamias aient jeté un sort à nos deux compagnons pour les garder dans la vallée ...

Mais tout est bien qui finit bien. Tout le monde rentre à bon port … enfin !

Et puis, en dépit de ce contre-temps, et malgré les prévisions pessimistes de nos météorologues nous avons passé une belle journée alliant culture et activité physique. (14km et 580 m de dénivelé).

Pour en savoir plus sur cette vallée, son histoire, ses villages, ses armoiries, tapez dans la barre Google:" Baztan, promenade en protohistoire."

Dans le paragraphe intitulé:" Vallée noble du Baztan", vous aurez quelques détails sur les villages que nous avons traversés.

Claudine A.

Photos Claudine.